Relecture scientifique : Catherine Bergeron, ergothérapeute
Recherche et rédaction : Partenaires du guide « Garder le cap »
Il est normal de se réveiller la nuit et de passer à travers différents cycles de sommeil. Si nous nous réveillons plusieurs fois par nuit sans trop nous en rendre compte, c’est que nous avons appris à nous rendormir seuls.
« L’enfant qui se réveille voudra retrouver les mêmes références qui lui ont permis, au départ, de tomber endormi. Ainsi, si c’est votre main qui lui flatte les cheveux qui lui permet de sombrer dans le sommeil, il cherchera votre main à tous ses réveils nocturnes 1» S’estomper graduellement devient alors la clé pour que l’enfant se crée des repères qu’il peut retrouver de manière autonome quand nous ne sommes plus à ses côtés la nuit.
Quelques stratégies pour apprendre à l’enfant à s’endormir seul :
- Observer la routine et les gestes posés chaque soir, et tenter graduellement de nous retirer de ceux-ci. Par exemple, si les habitudes de sommeil impliquent la présence d’un parent dans le lit de l’enfant, nous pourrions graduellement nous éloigner du lit. Ainsi, les étapes pour estomper notre présence pourraient être :
- Nous coucher avec notre enfant jusqu’à ce qu’il dorme
- Nous asseoir près de notre enfant dans son lit
- Nous asseoir au pied du lit de notre enfant
- Nous asseoir sur une chaise près du lit
- Éloigner graduellement la chaise pour finalement sortir de la chambre
- Rester debout cinq minutes dans l’embrasure de la porte
- Puis, diminuer graduellement le temps passé près de la porte - Il est tentant d’offrir un biberon à notre enfant pour l’aider à s’endormir, toutefois, cette habitude pourrait être difficile à remplacer plus tard. De plus, Santé Canada prévient les parents que cette pratique augmente le risque de caries chez l’enfant. 2 Si notre enfant désire boire, laissons plutôt un verre d’eau près de son lit pour qu’il s’abreuve de façon autonome.
- Utiliser un objet de transition rassurant pour notre enfant, qu’il gardera dans son lit et auquel il pourra recourir s’il se réveille. Si notre enfant n'a pas d'objet de transition, il est parfois utile d'en introduire un afin de faciliter la routine (ex. : doudou, toutou). Assurons-nous alors que notre enfant peut utiliser l'objet de façon autonome, surtout s'il a des limitations physiques, afin que la routine ne s'appuie pas sur le parent. Par exemple, assurons-nous qu'il peut porter seul sa suce à sa bouche ou facilement retrouver sa doudou dans son lit.
En cas de réveils nocturnes
- Utiliser toujours la même phrase courte, bienveillante, mais ferme pour indiquer à notre enfant que c’est la nuit, par exemple : « C’est la nuit, on fait dodo! »
- Faire en sorte que notre visite soit brève et se complète en moins d’une minute.
- Si notre enfant pleure, retourner le voir en espaçant le temps entre chaque visite.
- Si notre enfant se réveille trop tôt le matin, la même technique peut être utilisée. 3
Belle idée !
Pour les petits lève-tôt! Il existe des horloges adaptées à l’enfant qui ne sait pas lire l’heure. Des compagnies comme Groclock et Livelovedream ont conçu de telles horloges et celles-ci se vendent au détail une cinquantaine de dollars. Une fois l’heure du réveil choisie et réglée, cette horloge indiquera à l’enfant s’il est temps ou non de se lever. Selon le modèle, l’heure du réveil est fixée par le parent, puis un indice visuel permet à l’enfant de comprendre s’il a atteint l’heure du lever ou non. Ainsi, lorsqu’il est encore le temps de dormir, l’enfant voit une lune et aussitôt que l’heure du lever est là, l’horloge affiche un soleil.
Pour aller plus loin
Les éditions du CHU Ste-Justine publient chaque année plus d’une vingtaine d’ouvrages destinés aux parents et aux professionnels de la santé et de l’éducation. Enfin, je dors… et mes parents aussi est un document traitant du sommeil chez l’enfant.
Voici quelques recommandations pour une nuit reposante, retrouvées dans cet ouvrage :
Soyons vigilants quant aux différents stimuli qui nous entourent :
- Alimentaires : éviter le sucre, le chocolat, la caféine ainsi que les repas trop lourds;
- Comportementaux : avant le dodo, attention aux jeux stimulants comme la course, la danse et les chatouilles;
- Activités intenses : éviter les sports et exercices intenses qui souvent incitent à l’éveil et à l’action;
- Écrans : limiter télévision, ordinateur et consoles de jeux. Les écrans LCD, équipant la plupart des télés, ordinateurs et tablettes électroniques, émettent de la lumière. Selon les experts, celle-ci diminue la sécrétion de la mélatonine de l’organisme de 20 %, retardant ainsi l’endormissement.
Autism Speaks, de concert avec Autism Speaks Canada, est devenu le plus important organisme en Amérique du Nord voué à la recherche ainsi qu’à la promotion et la défense des droits des personnes autistes.
Un coffre à outils pour soutenir la population ainsi que la famille vivant avec une personne autiste est disponible sur le site Web du regroupement.
Un guide sur le sommeil traduit en français s’y trouve :
consulter le guide
Si les conseils pratiques et les données scientifiques sur le sommeil de l’enfant piquent votre curiosité :
La Société canadienne du sommeil a produit une brochure sur le sommeil des enfants :
Saviez-vous que?
« La lumière diminue la production de mélatonine, chasse le sommeil et sonne le réveil, la lumière agie comme un médicament puissant.4 »