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L’adolescence est souvent une période où les besoins d’autonomie grandissent. Ce moment charnière est tout indiqué pour dresser un portrait des capacités de notre enfant dans le but de tracer les grandes lignes de notre plan de transition vers plus d’autonomie.

Recommandation d'un parent à un autre

Rappelons-nous que nos besoins sont tous différents les uns des autres et ce, qu’il s’agisse de ceux de nos enfants ou de ceux de nos familles. Ainsi, éviter de nous comparer nous permettra d’avancer davantage ! En faisant l’exercice de regarder où se situent les capacités sur le plan de l’autonomie fonctionnelle de notre enfant, il se peut que nous nous sentions heurtés, malhabiles et que nous constations notre manque de recul. Si c’est le cas, n’hésitons pas à faire appel à l’intervenant qui suit notre famille pour qu’il nous accompagne dans cette nouvelle démarche. C’est également le bon moment de réactiver une demande pour obtenir des services au CIUSSS MCQ, si les services ont été interrompus. De plus, il est bon de savoir que certaines évaluations existent et sont conçues pour brosser, entre autres, un portrait de l’autonomie fonctionnelle de notre enfant. Ces évaluations, appelées PEP-3, Vineland et T-TAP, permettent d’obtenir une meilleure idée des forces et défis de notre adolescent et orientent nos choix d’objectifs à prioriser.

Nous sommes conscients que nous aurons bientôt à nous adapter à une nouvelle vie. Voici une liste non exhaustive des questions qui nous aideront à cerner nos nouveaux besoins :

Mon adolescent aura-t-il un nouvel horaire ?

Plusieurs familles recourent au service de garde le matin, le midi et le soir pour veiller sur leur enfant d’âge primaire, toutefois ce service n’est plus offert dans les écoles secondaires et nous aurons possiblement à chercher des solutions de rechange.


Mon enfant devra-t-il circuler d’un endroit à un autre pendant sa journée ? Est-il en mesure de marcher seul d’un endroit à un autre ?

Des déplacements entre certains milieux nécessiteront d’implanter à l’avance de nouvelles habitudes qui permettront à notre enfant de développer des compétences d’autonomie dans ses déplacements.


Mon enfant aura-t-il un code de vie dans son nouveau milieu ? Mon enfant fait-il présentement face à des défis qui l’empêchent de vivre de belles réussites sociales ?

Il est alors possible que nous ayons à nous attarder au développement de certaines connaissances et compétences pour outiller notre adolescent à l’égard de nouvelles règles sociales (relevant de l’éthique, etc.) qu’amène la fréquentation de nouveaux milieux.


Y a-t-il des prérequis pour mieux assimiler ces nouvelles règles ?

Si certaines difficultés sociales sont déjà présentes et pourraient compromettre une intégration réussie de notre enfant à son nouveau milieu, prenons le temps de les regarder.

Pour aller plus loin

Des stratégies pour acquérir de nouveaux outils visant l’autonomie

Assurons-nous de nous entourer. Il est possible de demander à l’école actuelle de notre enfant et même à sa future école ou à son futur milieu de vie (stage, travail, plateau, centre d’animation, centre de jour, etc.) de soutenir notre plan de transition vers plus d’autonomie.

De plus, de nombreux services sont offerts, et ce, dans les différents établissements du réseau (voir la section « Comprendre les ressources ») afin de soutenir les parents dans les transitions de vie importantes.

Si toutefois cette période venait à entrainer des défis importants produisant du même coup une situation de handicap supplémentaire chez l’enfant, des équipes de professionnels spécialisés existent pour soutenir notre famille dans la planification et l’intervention auprès de notre adolescent.

L’expérience de parents étant déjà passés par là peut également apporter du réconfort, des pistes de solutions ainsi que le sentiment de ne pas être seuls à vivre cette situation.

Recommandation d'un intervenant à un parent

Quelques stratégies peuvent se révéler plus efficaces que d’autres lorsque des compétences pour accroitre l’autonomie sont enseignées et travaillées.

En voici quelques-unes :

- des tout petits pas : l’action de micrograduer vise à observer une tâche complète pour ensuite tenter de la découper en petites étapes. Ainsi, faire la vaisselle deviendra la série d’actions suivantes : sortir le bac à vaisselle, faire couler l’eau chaude, presser la bouteille pour mettre du savon, laver une assiette, la déposer dans le porte-vaisselle, etc.

Micrograduer une tâche permet de mettre les différentes étapes menant à l’autonomie selon leur ordre logique et de voir quelles étapes nécessiteront plus d’enseignement, pour que la tâche « faire la vaisselle » devienne ultimement autonome d’un bout à l’autre.

- Différentes étapes vers l’autonomie : Rappelons-nous que TOUTES les étapes vers l’autonomie comptent et font partie du processus. Ainsi, l’adolescent aura souvent besoin d’être accompagné, puis d’être supervisé, puis il pourra agir seul, et ce, plus ou moins longtemps selon le type de tâches et les difficultés qu’elles comportent.

- L’enfant pourrait régresser, l’autonomie n’étant pas un processus linéaire. Il pourrait momentanément ne plus arriver à faire ce qu’il faisait seul auparavant, par manque de pratique, par fatigue ou parce que d’autres apprentissages sont en émergence.

- Commençons avec des étapes faciles ou aimées par l’enfant qui augmenteront son sentiment de compétence, et rehaussons graduellement les exigences. Mettre l’enfant dans une situation d’échecs répétés contribuerait à augmenter l’anxiété de ce dernier.

- Impliquons notre adolescent dans les décisions le concernant; c’est la base de l’autodétermination. Pour lui, il peut être très important d’arriver à l’école sans y être conduit par son parent. Il sera alors motivé à mettre des efforts pour arriver à ce résultat. La motivation est un élément clé de la réussite.

- Fixons-nous des buts réalistes, et ce, autant pour l’enfant que pour l’ensemble de la famille.

- À rebours : enseigner une nouvelle compétence de la dernière à la première étape peut être une stratégie d’apprentissage efficace. Ainsi, l’enfant qui apprend à utiliser une machine distributrice seul commencerait, comme première étape de l’apprentissage, par prendre la canette dans le bas de la machine. Lorsqu’il réussira cette étape de façon autonome, nous l’accompagnerons pour qu’il développe la compétence de prendre les sous tombés dans le réceptacle conçu à cet effet, puis d’insérer les sous, et ainsi de suite.

- N’hésitons pas à utiliser les petites récompenses lorsque notre adolescent s’entraine à acquérir de nouvelles compétences. Les systèmes d’émulation fonctionnent avec les enfants de tout âge. N’oublions pas d’estomper lorsque notre adolescent gagne en autonomie, en le renforçant de moins en moins fréquemment pour que la motivation devienne intrinsèque.

Les systèmes de renforcement sont souvent très positifs et rapides, en plus d’être payants à long terme. Amusons-nous en fonction des intérêts de l’adolescent.

Outils à utiliser pour augmenter l’autonomie de notre enfant :

- l’environnement : organiser l’environnement à la maison en épurant le superflu tout en mettant à la disposition de l’enfant les objets dont il a besoin en temps opportun peut augmenter son niveau d’autonomie. Par exemple, nous pouvons placer une collation, une débarbouillette et une télécommande dans l’ordre sur le comptoir-lunch pour permettre au jeune qui revient de l’école d’avoir une idée plus claire de ce qu’il doit faire.

- les objets d’intervention : si l’enfant a de la difficulté à se laver seul ou ne lave pas toutes les parties de son corps, nous pourrions par exemple utiliser du savon de couleur afin qu’il puisse voir plus facilement où il a mis du savon, utiliser un crayon lavable à l’eau pour enseigner l’enfant à « frotter fort » quand il se lave, saupoudrer des confettis dans le coin des pièces pour enseigner à l’enfant de passer partout avec l’aspirateur, etc.

- Les outils technologiques tels que les tablettes, l’ordinateur et le téléphone intelligent peuvent pour leur part héberger des séquences visuelles, des listes de choses à faire, des rappels sonores ainsi que des renseignements importants à avoir sous la main.

- Tableaux et routines sous forme de listes de mots, d’images ou de photos : pour le choix de responsabilités, d’activités pour s’occuper seul, des routines du matin ou celle du retour de l’école, etc..

- Plus de place ! Parfois, lorsque notre enfant présente des limitations, certains d’entre nous ont tendance à le couver davantage, faisant plus de choses à sa place en pensant qu’il n’en est pas capable ou tout simplement, car nous ne l’avons pas vu grandir. Permettons à notre enfant d’essayer, tout en acceptant que ce ne soit pas parfait. Acceptons de le laisser voler de ses propres ailes vers des expériences et des essais qui lui donneront de belles chances d’acquérir plus d’autonomie.

L’adaptation et l’imagination sont nos meilleurs amis !

Vicky Clément, éducatrice spécialisée

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