Ça y est, l’attente est terminée et notre enfant est là. Nous avons entendu le cri de la vie et compté tous ses orteils. Notre enfant est bel et bien vivant! Puis, selon la nature des difficultés de celui-ci, notre enthousiasme fera place à un sentiment d’inquiétude.
Dans certains cas, ce passage se fera sans que l’on ait le temps de reprendre notre souffle. Certains d’entre nous avons eu, parfois même dès le lendemain de notre accouchement, à donner des soins spécialisés sans avoir le temps de s’occuper de nos relevailles.
Pour d’autres familles, c’est plus tard que certains proches soulèvent des questions qui trop souvent nous heurteront. C’est bien normal, c’est notre coeur qui refuse de voir ce que notre tête elle, conçoit plus facilement.
Puis, certains de nous disons que toujours, nous avons su que le mieux vivre s’appliquerait différemment à notre réalité et rapidement, avons déployé une énergie de feu à tenter de faire reconnaître ce que notre intuition nous disait.
Notre famille qui vit avec un jeune enfant peut vivre du déni, être sous le choc ou encore choisir l’action et un mode « à toute vapeur » selon notre tempérament et les petits et grands besoins de notre enfant.
Quoi qu’il en soit, nous tentons d’apprivoiser cette toute nouvelle réalité que nous n’avions pas planifiée et nous avons parfois l’impression de vivre une toute nouvelle vie, projetés dans un décor différent. Nous devons trouver de nouveaux repères et tentons bien souvent de trouver un sens à ce grand changement.
Il nous arrive d’avoir l’impression de partager notre tête avec cette petite voix, que nous ne connaissions pas qui nous murmure, souvent la nuit : « Pourquoi ça m’arrive à moi? », « Faites que les atteintes soient moins pires que tout ce que les gens disent! » ou encore « Tout va bien se passer! »
Aujourd’hui, nous avançons comme un jeune enfant qui apprend à marcher, sur la route de notre nouvelle vie. Nous sommes parfois malhabiles et souvent épuisés. Un peu ou très à fleur de peau. Certains se font guerriers pour conjurer le sort, mais tous sommes habités par ce désir de faire tout ce qu’il faudra pour donner un maximum de chances à notre enfant. Pour eux, nous ferons tout!