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Parler de la différence sans détour

Selon une étude de H. Roeyers (1995), « pour le frère ou la soeur, avoir accès à une explication des comportements de l’enfant à besoins particuliers contribue à améliorer la qualité relationnelle avec l’enfant atteint d’un handicap et tend à développer des capacités d’adaptation. »

Dans une période aussi mouvementée que celle entourant l’annonce du diagnostic d’un enfant, trouver les mots justes pour nommer et expliquer la situation aidera nos enfants « ordinaires » à mieux comprendre et à s’approprier leur vie, souvent plus agitée que celle de leur voisin.

Voici quelques trucs pour nous aider à mettre les mots justes sur les différences d’un frère ou d’une soeur :

  • Adopter un vocabulaire approprié à l’âge de l’enfant et à son niveau de développement.
  • Éviter de se noyer dans un vocabulaire scientifique qui empêche l’élaboration de toute question et utiliser plutôt des mots simples;
  • Utiliser des termes avec lesquels nous nous sentons à l’aise;
  • Avoir recours à des livres pour enfants;
  • Garder le dialogue ouvert et donner la possibilité à la fratrie de poser ses questions, d’exprimer son vécu et de se livrer à des réflexions;
  • Expliquer les comportements de l’enfant différent.

Pour aller plus loin

participateVous pouvez consulter le document intégral : 

Parler du diagnostic d’autisme d’un enfant à sa fratrie 

 

Belle idée!

Les enfants peuvent facilement être embêtés lorsque vient le temps de répondre aux remarques et interrogations des personnes étrangères à leur situation.

Pourquoi ne pas les outiller par le jeu de mises en scène ?

Écrivez sur un bout de papier des commentaires auxquels vos enfants pourraient se heurter. Nous pourrions retrouver dans le pot « Pourquoi il fait des bruits bizarres ? » ou « Est-ce qu’il est handicapé ? »

Tous nos enfants sont tôt ou tard appelés à répondre à ces questions. Le fait d’avoir préparé et exploré des scénarios de réponses rendra les questions un peu plus banales et fera en sorte qu’elles auront moins de risques de susciter des sentiments négatifs chez nos enfants.

Saisir les opportunités pour parler

En tant qu’adultes, nous ressentons régulièrement le besoin de « ventiler » en exprimant nos souffrances et nos irritations. C’est à la fois humain et nécessaire, et les enfants ressentent la même chose. Ils ont besoin de sentir qu’ils sont entendus et accueillis inconditionnellement, d’autant plus qu’on les compare souvent à des éponges et qu’à ce titre, ils absorbent en eux les difficultés vécues par leurs parents.

Belle idée!

C’est la fratrie qui aura, plus que quiconque dans la famille immédiate, la relation la plus durable dans le temps avec l’enfant différent. Afin qu’ils développent une saine relation, nous pouvons demander aux établissements qui nous soutiennent d’offrir des services axés sur la famille au lieu de services centrés sur les parents ou l’enfant à besoins particuliers.

Recommandation d'un intervenant à un parent

L’organisme Autisme Montérégie offre chaque année, durant la semaine de relâche, un camp pour la fratrie de personnes TSA. Voici quelques trucs qui y ont été recueillis69 dans le but de mieux soutenir nos autres enfants qui tentent de vivre le plus normalement possible cette vie différente :

1. Utiliser un calendrier afin de fixer des rendez-vous « parent – enfant » (15 minutes peuvent être suffisantes).

2. Identifier un adulte qui pourrait être en mesure d’écouter notre enfant dans les moments difficiles. Les grands-parents peuvent être fantastiques dans ces situations.

3. Présenter à notre enfant l’idée de tenir un journal pour écrire, dessiner ou coller des images afin d’évacuer rapidement les émotions vécues. Nous pouvons expliquer à notre enfant qu’il peut par la suite déchirer les pages contenant des éléments négatifs qu’il veut détruire ou jeter à la poubelle.

4. Inviter notre jeune à se changer les idées en focalisant sur autre chose : sortir de la maison et aller marcher ou faire une sortie avec des amis, et ne pas parler du frère ou de la soeur à besoins particuliers.

5. Suggérer à notre enfant d’avoir dans sa chambre une armoire verrouillée qui contient les objets plus personnels ou qu’il ne veut pas partager avec son frère ou sa soeur.

6. Dire à notre enfant qu’il peut appeler TEL-JEUNE au 1 800 263-2266 ou alors, parler avec un ami qui est au courant de la situation familiale, simplement pour se confier ou s’exprimer.

7. Prendre en note les situations qui dérangent la fratrie et demander à rencontrer un intervenant qui offre des services à notre famille afin d’outiller tout le monde dans ces situations problématiques (ex. : un enfant qui dérange la fratrie par ses cris).

8. Planifier des périodes pendant lesquelles le frère ou la soeur ayant des besoins particuliers ne peut pas venir déranger les autres membres de la fratrie (ex. : prendre le temps de regarder une émission tranquilles pendant 30 minutes).

9. Visionner le DVD Grandir avec toi. Ce DVD, produit par la Fédération québécoise de l’autisme, contient des témoignages d’enfants ayant un frère ou une soeur autiste. Il permet aux enfants de réaliser qu’ils ne sont pas seuls à vivre cette situation. Le visionnement peut se faire avec l’intervenant qui suit la famille ou avec les parents pour susciter une discussion.

Histoire de fratrie!

Nous sommes trois enfants chez nous, mes deux frères et moi. Mon frère Alex présente une déficience intellectuelle et bien que nous ayons été élevés dans la même famille, nous avons vécu notre rôle de frère et de soeur bien différemment. 

À la maison, nous avons toujours eu le droit « d’écoeurer » mon frère. Ma mère ne faisant pas de « spécial » pour Alex. Avec le recul, je réalise que c’était « notre job à mon frère et moi » de le faire et je crois que cela a grandement contribué à normaliser son handicap. Cela a aidé à ce qu’il ne se laisse pas marcher sur les pieds aujourd’hui. Maintenant, il prend sa place dans la société et je suis très fière de lui.

Valérie

Ma soeur s’est beaucoup occupée de moi lorsque nous étions plus jeunes, à la demande de ma mère, et ça a eu un impact majeur sur notre relation. Aujourd’hui, nous sommes moins proches et j’ai l’impression que c’est parce qu’elle s’est fait imposer certaines tâches trop lourdes à porter pour elle. D’ailleurs, cela n’a pas été vraiment plus facile pour moi, de sentir que j’étais cette lourdeur.

Véronique

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